Qu’elle était « verte » ma Normandie
27-05-2025
Le 27 mai, au Crédit Agricole de Caen, tout le petit monde des acteurs de l’Energie en Normandie s’était retrouvé pour évoquer ce que l’on appelle sous un jargon peu explicite « la décarbonation normande ».
On dira que ce terme adresse la réduction des gaz à effet de serre et l’accès aux énergies renouvelables « décarbonées ».
Soutenue par la Région, Normandie Energies contribue au développement économique et accompagne la transition écologique du territoire en fédérant les acteurs normands de l’énergie.
Beau palmarès
L’état des lieux normands est plutôt favorable sur plus d’un aspect.
Inévitablement, se positionne en tête de liste l’électricité « verte » opportune avec le potentiel nucléaire de Flamanville.
« Nous sommes la deuxième région productrice d’électricité verte en France » précisera un intervenant en soulignant la première place d’AURA et son hydroélectricité.
« Un élément d’attractivité pour des entreprises vertueuses ».
De plus, « Avec la ferme éolienne de Dieppe, nous deviendrons la première région française ».
Le biogaz (méthanisation) suit de près.
Une région innovante
La Normandie se distingue aussi par des projets innovants en la matière, dont la maturité est très inégale cependant.
On citera l’hydrolien, dont on sera surpris du retard pris alors que nos côtes (Raz Blanchard) ont un gisement exceptionnel.
Fortement supportée par la Région, la filiere Hydrogène reste conditionnée à une électricité décarbonée.
Plus spectaculaire encore est le projet Ker’eauzen – notez le jeu de mots- porté par ENGIE visant à développer une technologie CO2+ H2 pour créer un carburant décarboné pour aviation de type SAF (Sustainable Aviation Fuel) « …qui a l’avantage de rendre le CO2 à nouveau vertueux… ».
Très ambitieux, ce projet sollicite un financement de 1 mds € pour in fine construire une « raffinerie » au Havre.
Une feuille de route difficile
Comme la Région, la plupart des agglomérations normandes ont leur feuille de route sur le sujet. Nicolas Joyau, président de Caen la Mer, en a témoigné en évoquant les difficultés à tenir un cap à long terme devant tant d’incertitudes géopolitiques, réglementaires, voire sociales.
Il n’en reste pas moins volontariste en insistant sur le mot « transition » qui sous-entend, une fois de plus, qu’il faut patience et persévérance en ce domaine.
L’ambition de Caen la mer est de passer d’une autonomie de 5% à 50% avec comme mots clés sobriété, chaleur et mobilité.
L’extension du réseau de chaleur et le 2ème TRAM seront au coeur du projet.
Une revue de détail
Les différents ateliers ont permis de passer en revue de nombreux projets soutenus par la Région quant à cette transition énergétique.
On ne sera pas surpris que la méthanisation soit évoquée en premier devant les ambitions affichées depuis 7 ans quelque peu refroidies récemment.
A ce jour, 215 projets sont activés alors que 63 systèmes actifs génèrent déjà 1.3 TWh.
« La méthanisation est la championne de l’économie circulaire » soulignera un intervenant.
Ainsi, la communauté d’Argentan a saisi cette opportunité dans une stratégie communautaire grâce à une forte mobilisation des acteurs locaux.
Il a été aussi beaucoup question d’efficacité énergétique dans une logique « réduction du besoin- efficacité énergétique-autres énergies ». L’exploitation de la chaleur fatale a été mise en avant, souvent ignorée.
« Ces démarches incontestables ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre dans une grande entreprise » regrettera un dirigeant de Volvo Trucks.
N’auront pas été oubliées aussi la filière Hydrogène, chère aux normands, toujours en devenir et celle photovoltaïque, plus mature, mais mise en danger devant une revente moins lucrative.
Là encore, il existe des solutions pour rendre ces installations plus efficientes et rentables.
On aura enfin constaté que, en termes de mobilité des poids lourds, malgré de nombreuses alternatives (biogaz, Hydrogène, électrique…), il n’existe pas encore de pistes crédibles surtout économiquement viables.
Optimisme ?
Dans un contexte plus anxiogène que rassurant, la plupart des intervenants a voulu conserver un optimisme et volontarisme dans le temps long que doit représenter cette transition énergétique où notre région aura un rôle national à jouer étant donné son potentiel reconnu
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